Nous avons appris
que la Mairie de Bagnols avait décidé d’œuvrer en faveur du
« vivre ensemble » lors d'une réunion au Centre
Culturel le samedi 6 juin dernier. (Article MidiLibre ici )
Les acteurs locaux
qui ont pris la parole sont tous des religieux. Où étaient les
associations laïques, les associations luttant pour les droits de
l'Homme en général, les droits des Femmes en particulier?
Où étaient les athées et les
agnostiques ?
L'exclusion d'une partie importante de
la population est une façon bien curieuse de pratiquer le « vivre
ensemble ».
Une marche a été
proposée ; marche passant devant les édifices religieux de la
ville.
Que font-ils des édifices de la
République ?
Que font-ils des lieux d'enseignement
qui conservent un rôle majeur dans la formation des futurs
citoyens ?
Nous ne voulons pas de ce « vivre
ensemble » qui pose les cultes comme seule référence du lien
social.
La République est,
constitutionnellement, laïque. Elle garantit la liberté de
conscience aux croyants comme aux non-croyants. Elle n'exclut
personne. Nul ne peut être discriminé au vu de ses convictions.
C'est pourtant ce qui s'est produit le 6 juin avec l'assentiment de
deux élus et d'un ancien élu.
Les victimes des
assassinats du 7 janvier sont mortes pour avoir assumé jusqu'au bout
leurs convictions. Les millions de personnes qui sont descendues,
souvent spontanément, dans la rue l'ont fait non pour établir un
« vivre ensemble » réactionnaire mais pour défendre la
liberté d'expression et le droit de « ne pas vivre à
genoux ».
Il y a de la place
pour tous dans le refus de l'intégrisme et de la haine de l'autre,
il y a de la place pour tous dans le désir de travailler ensemble à
un rapprochement des uns et des autres, mais le prix à payer ne doit
pas être une négociation ou un compromis sur les valeurs
universelles. Il y a des terrains sur lesquels nous pouvons tous nous
appuyer, tous trouver des valeurs communes. C'est bien cela l'esprit
du 11 janvier. Et c'est sur ce terrain là qu'il nous faut planter un
arbre et non pas sur un bout de terre réservé aux représentants de
certaines religions.
Je suis Charlie.